mardi 5 janvier 2016

L'édito de Fabrice Knoll

Dialogues, e-mails et textos : choisir le bon media
Par Fabrice Knoll, 01.01.2016

Ceci n’est pas un manuel à l’attention des élèves, des employés, ou des entrepreneurs, ceci (je l’espère) est un moment de réflexion et de retour sur nous-mêmes et de notre meilleur moyen de communiquer avec les autres, nos prochains.

Nous venons, ces vingt dernières années, progressivement pour les uns, dramatiquement et du jour au lendemain pour les autres, de vivre une révolution technologique qui entraîne une révolution des comportements, des moyens de communiquer et des méthodes de travail.

Il n’y a pas si longtemps, quand on voulait débattre d’un problème, d’une action à envisager, ou simplement parler avec une personne, on se déplaçait pour rencontrer cette personne, ce groupe, ou on lors envoyait des messagers, des missives, des lettres scellées. Cela demandait le temps de la réflexion.

Puis on s’est mis à se téléphoner, pour prendre rendez-vous, discuter par deux, puis à plusieurs (odieux « conference calls ») afin d’éviter de se déplacer, ou pour aller « plus vite », pour « gagner du temps ». On en est maintenant au stade du tout électronique, du tout call-center, du tout vidéo.

Je le dis souvent, mon métier d’architecte ne s’accomplit que parce que c’est un métier d’humains. Malgré toute la vitesse de nos machines, de nos ordinateurs, de nos techniques de dessins et de constructions assistées par ordinateur, RIEN, je dis bien RIEN, ne se fait sans un assentiment personnel, une conviction profonde, de ceux qui sont derrière ces machines et ces ordinateurs, et dont on demande, on espère, qu’ils opèrent ces tâches avec la vitesse, la qualité, et surtout la fierté demandée.

Demandez à quelqu’un de faire quelque chose sans explication, et il en sortira une mécanique sans âme et pas forcément adapté à la question. Demandez à cette même personne de faire l’impossible en lui expliquant pourquoi, et en lui faisant imaginer le but visé, et vous arriverez à construire la Tour Eiffel, aller dans l’espace, et ceci dans un élan, une générosité, une énergie, inattendues.

Il en est de même avec les moyens utilisés : envoyez un e-mailing, et vous aurez 3% de réponses, envoyez un mail, et vous aurez 50% de réponses, passez un coup de téléphone, ou aller voir la personne, et vous aurez forcément un élément de réponse.

L’e-mail a un avantage, il permet de communiquer une information à plusieurs personnes à la fois, mais il ne permet pas de s’assurer que cette information a été reçue, ni comprise. Demandez toujours une confirmation de la compréhension de l’information.
Le texto a un avantage, il permet, si le récipiendaire est connecté, de le joindre de suite, dans une situation réclamant de l’urgence.

Mais, le coup de téléphone, la conversation de visu, permettent non seulement de se rencontrer, de s’expliquer et de se motiver, mais ils permettent aussi de VOIR (dans tous les sens du terme) les problèmes ENSEMBLE.

Si vous avez quelque chose d’important, de tendre, de sympathique, de difficile, de précis à transmettre à quelqu’un, qu’il soit un proche, un employé, un étudiant, un professeur, un voisin, n’hésitez pas, et n’oubliez pas : aller le voir pour en discuter, ne serait-ce que parce que votre conversation commencera et se terminera par une poignée de main.
Soyez vous-même, pas votre avatar.

BONNE ANNÉE !

Fabrice KNOLL